En réponse à un billet publié par japs sur la trilogie « Le pirate des Caraïbes »
– -Hey! As-tu vu le dernier film de pirates avec Johny Depp?
– -Oui
– -Pis?
-Pas mal cool! Les effets sont hallucinants, j’ai rien compris à l’intrigue, mais j’ai vraiment aimé les combats, très bien fait comme film, un must.
-Ah ok, je vais le louer
3 heures plus tard
-NOnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
Petite mise en scène caricaturale et fictionnelle (à peine) rappelant ma dernière conversation avec un employé de mon club vidéo préféré. Tout ça pour faire une montée de lait sur les super productions hollywoodiennes qui semblent se perdre dans les méandres des effets spéciaux et du spectaculaire. Vous me direz qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil d’Hollywood. Toutefois, les derniers blockbusters qui ont fait les manchettes depuis 1 an (300, Spiderman, Transformers, Pirate des Caraïbes) sont tous des produits qui misent sur les effets spéciaux spectaculaires pour rallier les consommateurs. Le pire c’est que ça fonctionne, les gens semblent adorer ce type de divertissement. Je ne questionne pas le choix des consommateurs, c’est tout à fait légitime de vouloir se divertir. Ce que je questionne c’est notre propre rapport au film qui prend une drôle de tangente. Comme l’indique ma petite mise en scène, on s’intéresse davantage à la fabrication du film qu’à son contenu (et là, je ne parle pas d’un contenu intellectuel… je parle d’un récit qui évoque autre chose que du vide) Pourquoi juger, évaluer et critiquer un film selon son habillement ? Ce propos peut paraître aussi vide de contenu que le film que je dénonce, il est évident que je ne changerai rien à la production de films qui misent sur les effets spéciaux, loin de moi cette idée. Par contre, on devrait juger un film sur d’autres critères que sur ses effets spectaculaires. Dans son billet, Japs évoque que « […] la structure de ce scénario est très efficace, bien qu’elle soit plutôt traditionnelle. Il y a une histoire d’amour impossible qui perdure pendant toute la trilogie, et le héro principal, Jack Sparrow, réussit toujours à trouver un moyen d’échapper à ses ennuis ». Pour moi, la structure narrative de cette trilogie est loin d’être efficace, dans le dernier opus, le spectateur se perd dans la quête des différents personnages. Qui trahit qui ? Pourquoi ? Ah ! voilà pourquoi ? Ah ! non c’est pas ça ? Attends une minute je vais revoir la dernière séquence? Ah ! bon? Ok. Pourquoi au juste le personnage féminin est en crise avec son beau? Je m’en souviens plus. Au secours…
Cette structure complexe ne sert absolument aucun propos, aucune esthétique particulière. Elle se donne l’impression d’être intelligente, mais au bout du compte on perd tout intérêt à l’aboutissement des nombreuses quêtes comme l’amour impossible entre Élizabeth et Will. J’aimerais bien poursuivre mon argumentation, mais j’ai de la difficulté à me souvenir des nombreuses inepties scénaristiques (pourtant ça ne fait que 72 heures que j’ai vu ce film). Je sais très bien que ce genre de produit culturel ne prétend pas marquer notre mémoire collective alors pourquoi on s’y intéresse autant ?
S.v.p. arrêtons de dire qu’un film est bien fait. Dit-on d’une peinture qu’elle a de belles couleurs ?
Le Prof
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Publié dans cinema